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Tes oreilles, accoutumées
Aux propos tendres et câlins,
N’entendent parler que d’armées,
De canons et de zeppelins ;

Tes yeux, qui ne trouvaient aux choses
Que des grâces et des gaîtés,
S’étonnent de nos airs moroses
Et scrutent nos anxiétés.

Autour du fauteuil où ton père
Avait coutume de s’asseoir,
Tu rôdes, moins prompt que naguère,
Et triste de ne l’y plus voir.

Tu sais que depuis des semaines,
Depuis des mois, vaillant soldat,
Loin de nous, en de mornes plaines,
C’est pour son pays qu’il se bat.