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Comme je devais m’y attendre, il passa inaperçu. Certains critiques, pourtant, rendirent hommage à la sincérité de l’œuvre. J’avais regardé, j’avais éprouvé des émotions nouvelles ; et je m’étais efforcé, en toute franchise, de peindre ce que j’avais vu, d’exprimer ce que j’avais ressenti.

En 1914, au déclin d’une vie littéraire déjà longue ; ayant, à mon grand regret, passé l’âge de prendre les armes, j’ai dû me résigner à faire campagne comme… bibliothécaire pour les blessés à l’Hôpital de Saint-Jean-de-Luz. Pendant un long séjour en ce pays, j’ai écrit des vers sur la guerre actuelle, la « seconde guerre », cent fois plus terrible que la première, celle de la défaite, mais cent fois plus belle aussi, car — nous n’avons plus le droit d’en douter, — elle sera celle de la victoire.


Bien qu’en ces heures tragiques où l’action domine tout, les « littératures » ne comptent guère, il m’a semblé qu’il serait peut-être intéressant de lire dans un même volume les vers d’un même poète, composés à