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LES MATHIEU




1915.


Deux braves paysans arrivent à la porte
D’un hôpital, hier. L’homme, d’une voix forte :
« J’venions avec ma femme afin d’voir not’garçon,
» Jean Mathieu, des Aulnais, tout proche Montluçon.
» Depuis deux mois passés de nouvelles, pas une !…
» Nous nous mangions les sangs… Hier, la bonn’fortune
» Fait qu’en rev’nant chez nous j’ai lu sur le journal
» Parmi ceux des blessés qu’on soign’dans c’t’hôpital
» Son nom de Jean Mathieu… Qué chance !… Plus de doute !…
» Deux temps et trois mouv’ments, nous nous mettons en route…