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De retourner au front, de chasser du pays
Ces Allemands damnés qui nous ont envahis…
Je sens bien, vétéran de la première guerre,
Qu’on les hait aujourd’hui cent fois plus que naguère,
Et que tout le dégoût par eux accumulé
A poussé, comme sous l’averse un champ de blé…



Mais d’autres sentiments ont germé dans leur âme :
Ils songent aux parents, aux enfants, à la femme,
Au bonheur du retour, aux charmes du foyer,
Et comme après la guerre il faudra travailler
Et réparer le mal de la rude tempête…
Qu’importe ! Pour mener à bien la tâche prête
Les bras seront d’attaque et solides les cœurs !
Mais avant tout soyons vainqueurs, soyons vainqueurs !
Ah ! ce cri, que, d’un bout à l’autre de la France,
On entend, tel qu’un chant de fiévreuse espérance,
Comme, en ces temps d’épreuve et de commun tourment,