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PENSÉES DU SOIR




Novembre 1914.


Au chevet des blessés j’ai passé ma journée,
Et je rentre au logis, ma tâche terminée,
Humble tâche, mais dont mon cœur est raffermi.
Ils sont si bons, si doux, et leur regard ami,
Pour le peu que je fais, a tant de gratitude !
Depuis trois mois, j’ai pris cette chère habitude
De les voir chaque jour, de causer avec eux,
D’entendre leurs propos dolents ou belliqueux,
Chez eux, la plainte est brève et bientôt remplacée
Par le désir ardent, la constante pensée