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Le flot de nos blessés admirés et chéris,
Fiers soldats que la Guerre implacable a meurtris…



Dans la salle de bal, où le mignon théâtre
Dresse son décor gris dans les blancheurs du plâtre,
Les couchettes de fer s’allongent sur cinq rangs ;
D’autres ont envahi les bars, les restaurants,
La salle, d’un public assidu toujours pleine,
Où les « petits chevaux » tournaient, sans perdre haleine,
Sur un turf en drap vert, prompts et silencieux,
Suivis par le faisceau des regards anxieux.
Les tables, où jouait le bridgeur immobile,
Portent les flots neigeux du coton hydrophile ;
L’âcre odeur du tabac, flottant autour des lits,
A chassé les relents des mondains patchoulis ;
Sur les murs, qu’égayaient les alléchants programmes,
On piqua des chromos où palpitent les drames
De la lutte tragique, et ses purs dévouements,