Tous, d’un même élan, grand et petit monde,
Sous l'averse brusque ont fui lestement,
Et c’est une course, un affolement
À travers le bois que la pluie inonde.
Les chevaux cinglés filent sans retard ;
Chapeaux sur le nez et nez sur leurs guides,
On voit les cochers, fantômes humides,
Disparaître au loin dans un fin brouillard ;
Comme des troupeaux surpris, les familles,
Jupons retroussés, ombrelles au vent,
Cherchent un abri proche et décevant
Sous le dôme vert des frêles charmilles.
Mais bientôt le ciel s’est rasséréné ;
Tout s’est apaisé, vent, tonnerre et pluie :
On sort de son gîte, on rit, on essuie
Le jupon de soie un brin chiffonné ;