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Les appels stridents de la trompe en cuivre
Éclatent du haut du mail, où l’on voit,
Tel qu’un vol d’oiseaux perchés sur un toit,
Un groupe de gens amusés de vivre.

Les saluts profonds comme des plongeons
S’échangent de l’une à l’autre voiture,
Tandis que dans l’air part à l’aventure
Le pif ! paf ! nerveux du tir aux pigeons.

C’est la fête calme et toujours réglée
Du grand monde et du demi-monde, allant
Traîner un ennui vague et nonchalant
Sous les frais arceaux de la longue allée.



Mais quand c’est dimanche, et qu’au ciel sans fond
S’étendent des bleus cendrés de turquoises.
On voit les bourgeois, avec leurs bourgeoises,
Sur les gazons clairs réunis en rond.