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On a trop longtemps, toute cette année,
Couru les salons, soigné son maintien,
Causé tout le soir, toute la journée,
De tout et de rien ;
On connaît les gens dans leurs moindres poses ;
On dessinerait les plis de leur front ;
On entend leur voix, et sur toutes choses
Tout ce qu’ils diront ;
Dans l’air on croirait que volent encore
Tous les compliments passés au tamis,
Et servis à ceux qu’un soir on décore
Du titre d’amis ;
Les propos sanglants, les potins farouches
Lancés à mi-voix, d’un ton indolent,
Là-haut, près du lustre, ainsi que des mouches,
Tournent en sifflant…