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xiv
aiol

9° Tentative d’assassinat de Makaire sur Aiol dans la prison de Lausanne (v. 8709 et 8748) ;

10° Mirabel refuse d’abjurer le christianisme (v. 9672, 9679 et 9702).


Rhythme. — Pour les assonances, de même que pour la disposition des laisses, notre chanson n’offre vraiment rien de particulier ; il n’en est pas de même pour le rhythme. Le poëme, à ce point de vue, se divise bien nettement en deux parties, l’une composée en vers de 10 syllabes, l’autre plus moderne, en vers de 12.

Pour le dodécasyllabe, point de difficulté : le repos tombe après la sixième syllabe, et les règles ordinaires de la versification du xiiie siècle sont suivies. Pour le décasyllabe, au contraire, notre chanson présente la particularité d’avoir le repos après la sixième syllabe, et non pas, comme cela a lieu d’ordinaire, après la quatrième. Diez est le premier qui, dans ses Altromanische Sprachdenkmale (p. 89), ait à propos de Girart de Roussillon attiré l’attention sur ce rhythme singulier. Il ignorait qu’il eût été employé dans Aiol ; « en dehors de Girart de Roussillon, » dit-il, « cette modification du décasyllabe ne se rencontre à ma connaissance que dans le poëme burlesque d’Audigier[1], pastiche comique de la forme et de l’expression épiques sur un sujet trivial et de proportions infimes, pastiche moins remarquable par lui-même que par l’emploi de cette espèce de vers épique. » Ajoutons aussi que ce rhythme se remarque dans le Jeu Saint Nicolas,

S’aies saint Nicolaien remembranche,

  1. Publié par Méon, Fabl. et cont., IV, 217-33.