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Makaire subit la peine de ses forfaits : il est écartelé.

Tel est le poëme d’Aiol ; nous pensons en avoir donné une idée suffisante par cette analyse écourtée[1], mais le lecteur voudra bien retenir ce fait, destiné à nous aider plus tard dans notre démonstration, que des deux parties que nous avons distinguées dans notre chanson, l’une, la première, est pleine d’intérêt et de vie, l’autre au contraire ne fait que reproduire les aventures, trop souvent identiques à elles-mêmes, des poëmes romanesques du moyen-âge.

III

Langue du poëme.

Quelle est la langue de notre poëme ? « Le dialecte, » nous dit M. P. Paris (Hist. litt., XXII, 288), « semble indiquer que le copiste, sinon le trouvère, était de Picardie. » Cette assertion ne nous semble pas assez définie. Nous reviendrons plus loin, à propos de l’origine et de la date de notre chanson, sur les divisions à établir dans notre poëme, et nous essaierons de démontrer qu’il faut distinguer dans l’Aiol deux parties, dont l’une appartient à la rédaction primitive et dont l’autre est l’œuvre d’un remanieur ; pour le moment, et au point de vue spécial de la langue, remarquons que la première moitié, ou peu s’en

  1. Une excellente analyse d’Aiol (principalement pour la première partie) a été faite par M. P. Paris dans l’Histoire littéraire (XXII, 274 ss.) ; à cette analyse il en faut joindre une autre d’A. Jubinal (Œuvres de Rutebeuf, éd. 1875, III, 102-13). Fauriel dans son Histoire de la poésie provençale (II, 265, 273-5, 283 et 296-9) a donné aussi des extraits et une analyse de la chanson.