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d’Aiol (v. 60-8 et 451-2)[1]. Très-jeune encore, celui-ci, revêtu des vieilles armes de son père et monté sur son ancien destrier Marchegai, part seul en France pour reconquérir les fiefs dont Élie a été injustement dépossédé. Après avoir fait ses premières armes contre des Sarrasins, ensuite contre des voleurs pillant une abbaye, il arrive à Poitiers. Les habitants de cette ville peu hospitalière se moquent de ses vieilles armes, de sa lance « torte et enfumée, » de son cheval maigre et déferré. Aiol répond noblement à leurs moqueries. Un ribaud, sortant d’une taverne, insulte Aiol et saisit Marchegai par la bride : le vaillant cheval le renverse d’un coup de pied. Un ancien sénéchal d’Élie, Gautier de Saint-Denis, prend pitié d’Aiol et lui donne gîte pour la nuit. Le lendemain matin Aiol se remet en route, et, vainqueur d’un lion terrible, effroi de la contrée, il arrive le soir à Châtellerault. Quittant cette ville le lendemain, après de nombreuses aventures, entre autres la rencontre d’un riche pèlerin, Renier, duc de Gascogne, il arrive à Blois qu’il ne fait que traverser, puis à Orléans. Là, même scène qu’à Poitiers, mêmes insultes de la populace, même épisode du ribaud prenant Marchegai par la bride et renversé par lui. Ysabel, tante d’Aiol, le reçoit et l’héberge ; Lusiane, sa fille, cousine germaine d’Aiol, se sent prise pour le che-

  1. M. P. Paris (Hist. litt., XXII, 275) dit à ce propos : « Ce mot aiol, que nous n’avons rencontré dans aucun autre texte, semble synonyme d’anguis, anguilla, aussi bien que du nom propre Aigulphus. » Le mot aieil, nom de l’animal inconnu cité par le poëte, semble plutôt dériver d’aviculus, mais ce n’est certainement que par suite de la ressemblance d’aieil et d’Aiol que la fable de l’origine du nom d’Aiol a été imaginée.