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Qui semble illuminer la sordide demeure
Avec son regard d’ange et son grand voile blanc.

Ses gros souliers ferrés sont constellés de boue ;
Son lourd manteau ruisselle, et le vent de la nuit
A mis sur ses longs cils, en empourprant sa joue,
Des gouttes de vapeur où la lumière luit.

Sans craindre le danger de cet air délétère,
Tout entière au bonheur de se sacrifier,
Dans cet homme mourant elle croit voir un frère
Et le soigne : voilà comme elle sait prier.


III


Ô Dieu ! Dieu de bonté ! De ces deux saintes femmes
Qui s’enflamment pour toi d’une semblable ardeur,
Qui dans un même élan t’ont donné leurs deux âmes,
Quelle est, ô Dieu puissant, la fille de ton cœur ?