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Le pas s’éloigne… et l’on n’entend plus que la bise
Pleurant sur la maison.
Pleurant sur la maison.Jeanne s’était assise
Et fixait sur le feu qui chantonnait tout bas,
Un de ces longs regards qui ne regardent pas.
Par la flamme éclairée et blanche comme un cierge,
Elle me rappelait ces marbres de la Vierge
Qu’on voit en Italie et dont les traits si beaux
S’animent aux lueurs mouvantes des flambeaux.

Après un long moment : « Allons ! soyons plus brave,
Dis-je, que craignez-vous ? »
Dis-je, que craignez-vous ? »D’une voix triste et grave
— Je crois l’entendre encore — elle dit : « Un malheur ! »
Elle tremblait si fort, que j’écoutais son cœur
Dans son sein agité battre avec violence.

Soudain un coup de feu vibre dans le silence…
Nous tressaillons tous deux : « Ah ! mon pressentiment ! »
Dit Jeanne en se levant d’un seul bond, brusquement,