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Dans la chambre fraîche où chante en cadence
L’horloge de Boule au tic-tac joyeux,
Tout est solitude, et calme, et silence…
Enfin ils sont seuls, les deux amoureux.

« Oh ! vite ! bien loin la lourde pelisse
Fardeau trop pesant pour tes bras ployés !
Qu’au long de ton corps, elle tombe, glisse,
Et comme un serpent s’enroule à tes pieds !

« Bien loin l’éventail aux mobiles branches !
Ce bouquet d’un soir, aux parfums usés,
Et ces gants maudits, serrant tes mains blanches,
Laissant sur tes doigts leurs sillons rosés ! »

Au bord du divan elle s’est couchée ;
Lui, parmi les flots de ses longs cheveux,
Tenant d’une main sa tête penchée
Le cœur sur son cœur, les yeux dans ses yeux :