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Grâce au mirage qui l’enivre,
Près de mourir, il croit revivre ;
Le présent s’est évanoui :
Au sein d’une vive lumière
Voici son existence entière
Qui se déroule devant lui.

Oh ! les premiers temps de l’enfance,
Où la vie à peine commence
Fraîche, ignorante des malheurs,
Et, comme le fleuve à sa source,
Ne trouvant encor dans sa course
Qu’un lit tout parsemé de fleurs !

Oh ! les solitudes chéries,
Où promenant ses rêveries
Il a, pour la première fois,
Reçu dans son âme confuse
Le baiser de sa blanche muse
Qui le guettait au fond d’un bois !