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Sur les genoux grimpe, s’élance,
Et baise sa mère en silence.


III


À cette douce voix, à ce tendre baiser

Que le chérubin vient poser
Sur son front aux rêves sévères,

Elle rit, et chassant le passé douloureux,

Rend à l’enfant, parmi ses blonds cheveux,

Un de ces bons baisers comme en savent les mères.

Ses yeux brillent de joie : à flots, son jeune sang

Bouillonne et colore en passant
Le fin tissu de sa peau blanche ;

Son cœur, comme enchaîné, s’est soudain délié ;

Elle revit : tout paraît oublié

Près de l’être adoré qui sur elle se penche.