Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Quelle lugubre et maigre chère
Pour lui qui n’y goûtait naguère
Qu’aux jours de jeûne seulement !
Lui qui mettait toute sa gloire
À bien manger comme à bien boire
En servant Dieu dévotement !

Pour jamais êtes-vous parties
Ô belles poulardes rôties !
Ô succulents et gras poulets !
Vous qui, dans la vaste cuisine,
Aviez si plantureuse mine
Suspendus en longs chapelets !

Où donc êtes-vous, ô bouteilles,
Profilant vos ombres vermeilles
Sur la nappe aux blancheurs de lin ?
Où donc êtes-vous, heures roses,
Où l’on savourait, portes closes,
Le large rire et le bon vin ?