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Las ! qui pourrait le reconnaître
Ce joyeux moine, dont tout l’être
N’était que sourire et santé ?
Où donc ce teint pétri de roses ?
Ce corps paisible, aux larges poses,
D’une âme paisible habité ?

Sa robe mince et délabrée
Au froid donne une libre entrée,
Et tombe par plis secs et droits
Contre son corps maigre, sans force,
Qui semble n’être que l’écorce
Des belles rondeurs d’autrefois.

Pauvre captif ! il se désole !
Il reste, sans une parole,
Le front appuyé sur sa main…
Tout à coup, voilà qu’il se dresse…
Qu’a-t-il donc ? quel tourment l’oppresse ?
Saints du paradis !… Il a faim !