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VI

LE RÊVE DU PRIEUR.


À ERNEST COQUELIN.


Donc, au vieux temps jadis, en pleine Normandie,
Par un beau jour d’été, ruisselant de rayons,
Au bord d’une rivière à l’allure engourdie
Que troublaient de leurs sauts carpes et carpillons,
La robe relevée et les bras hors des manches
Père Anselme, prieur au prieuré d’Avranches,
De la pêche à la ligne éprouvait les douceurs.
Oh ! le beau moine ! avec sa figure vermeille,
Son ventre respectable, aux tranquilles rondeurs,
Son petit nez brillant d’indiscrètes lueurs,