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À la fenêtre, au jour, belle Érembor,
Sur ses genoux tient une étoffe d’or.
Elle aperçoit, parmi les Francs de France,
Le beau Renaud, son compagnon d’enfance.
Lors, se levant, elle lui parle ainsi :

Hé ! Renaud ami !


« Ami Renaud, jadis j’ai vu le jour
« Où lorsque vous passiez près cette tour
« Dolent fussiez de ne me pas entendre.
— Fille de prince, à qui faut-il s’en prendre ?
« Aimez ailleurs et me laissez l’oubli ! »

Hé ! Renaud ami !


« Sire Renaud, je me justifierai
« Et sur les saints, tôt je vous jurerai,
« Dans le moustier, avec trente pucelles,
« Que je n’eus point, hors vous, d’amours nouvelles.
« Prenez le gage et soyez mon mari. »

Hé ! Renaud ami !