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Que ne saisissez-vous de vos mains inhabiles
Le javelot pesant, les flèches inutiles ?
Que ne vous couvrez-vous des lourds casques fermés ?
Que ne revêtez-vous, sur vos épaules nues,
L’armure des guerriers pour pouvoir, inconnues,
Suivre dans les combats celui que vous aimez

Puis, après la bataille et les sauvages luttes,
Au son des tambourins, des harpes et des flûtes,
Quand finit le festin, que ne revenez-vous
Danser dans le palais devant les chefs sévères,
Et faire voltiger vos tuniques légères
Sur vos corps gracieux, aux mouvements si doux ?

Tout à coup vous cessez votre rapide danse :
Alors, seul, au milieu du plus profond silence,
Le vieux barde se lève, et de sa grande voix
Chante les combattants tombés pour la patrie,
Et les jeunes guerriers qui, dans une autre vie,
Ont rejoint les héros vénérés d’autrefois.