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Ce poignard, dont hier encore
Tu faisais saigner le mien !

À toi tout cela, Laurette !
Et bientôt le jour viendra
Où ma vengeance complète,
Enfin, s’épanouira !

Où tu te verras forcée,
Courbant ton front sans souci,
En te sentant délaissée
De demander grâce aussi ;

Où tu sauras ce qu’une âme,
Sans se briser, peut souffrir ;
Où tu redeviendras femme
Pour prier et pour gémir

Où, lasse de l’existence,
Seule, tous rêves partis,
Au milieu du grand silence
Des espoirs anéantis,