Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Encore des vers !… Quand la prose
Est souveraine en toute chose ?
Quand Pégase erre sans appui ?
Dans ce siècle de télégraphes
Ailleurs que pour les épitaphes
Et les mirlitons, des vers ?… Oui !

Au soleil des jeunes années
Ces rimes éparses sont nées
Sans but aussi bien que sans art,
Et n’ayant eu, pour prendre vie,
D’autre loi que la fantaisie,
D’autre raison que le hasard.

Qu’aujourd’hui libres, et bercées
Au gré des strophes cadencées,
Chantant gaîtés, soucis, espoirs,
Elles s’échappent pêle-mêle,
Et fendent l’air à tire-d’aile
Comme un vol d’oiseaux blancs et noirs !