À peine ai-je pu reconnaître,
Perdue au milieu de ces bois,
La source où je venais peut-être
Rêver pour la dernière fois.
Plus d’ombrage, plus de verdure :
Plus d’oiseaux, plus de frais concert :
La hache a taillé la ramure ;
Tout est triste, tout est désert.
Notre source est presque tarie.
Quand je m’en approchai pour voir
Si ton image, ô ma chérie !
Brillait encor dans son miroir,
Soudain une longue vipère
Dans les roseaux s’enfuit, troublant
Cette eau jadis limpide et claire
Où se jouait ton bras tremblant.