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« Puisque vide est ma vie, et vide aussi mon âme
Du seul amour profond qui l’occupa jamais :
Puisque dans ce tombeau gravé d’un nom de femme,
Sans espoir de réveil, dort tout ce que j’aimais ;

« Puisqu’en son cours borné notre tendresse humaine
Faite d’inconséquence et d’instabilité,
Ne vit qu’au jour le jour et peut comprendre à peine

Le mot : Éternité ;


« Puisque le cœur humain peut s’éteindre et renaître
Ainsi que la nature au contact des saisons,
Et quand il semble mort et desséché, connaître
L’épanouissement de brusques floraisons ;

« Puisque enfin tu l’as dit et je le sens moi-même,
C’est tout mon passé mort qui repose en ce lieu,
J’accepte, ô mon amour, ta parole suprême

Et ton suprême adieu.