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Oh ! non tu n’es pas mort, amour de ma jeunesse,
Ô mon amour chéri dont j’étais enflammé !
C’est quelque songe affreux, n’est-ce pas, qui m’oppresse,
Et qui grava son nom sur ce tombeau fermé ?

Souviens-t’en ! hier encor je ne vivais que d’elle,
Elle était tout pour moi, mon désir et ma foi…
Va ! c’est un autre amour que ce marbre recèle,

Ce ne peut être toi !


D’ailleurs, si tout est vrai, si ce n’est point un songe,
Si c’est bien toi qui dors immobile et glacé,
Si quelque instant d’oubli, quelque fatal mensonge,
Ont pu me faire croire à la mort du passé,

Ô mon amour chéri, ne crains rien, car sans peine
Je saurai t’arracher à ce tombeau moqueur !
Debout ! debout ! reprends ta place souveraine

Dans le fond de mon cœur !