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Quoi ! ce corps tant aimé, source d’étranges fièvres,
Ce regard chaud et doux, étincelant foyer,
Ces cheveux ondoyants, cette main, et ces lèvres
Dont le moindre baiser m’aspirait tout entier,

Tout cela n’est plus rien à mes yeux, à mon âme !
Rien ! la sincérité d’un amour convaincu !
Rien ! ce dont j’ai souffert aux genoux d’une femme !

Rien ! ce dont j’ai vécu !


J’ai voulu, me grisant d’une audace dernière,
Calme, la lampe en main, ainsi que le mineur
Qui dans le puits profond cherche l’or ou la pierre,
Chercher l’ancien amour dans le fond de mon cœur.

Horreur ! je n’ai trouvé sous une voûte immense
Où mon pas s’avançait doucement et sans bruit,
Que l’odeur du sépulcre, et son profond silence,

Et sa profonde nuit.