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II

LE TOMBEAU.


Nil æternum.


Comme le fruit trop mûr qu’un vent d’hiver arrache
De la branche où jadis le suspendit l’été,
Tel mon ancien amour de mon cœur se détache
Sous le souffle mortel de la satiété.

Quoi ! je ne l’aime plus ! ô douleur ! ô surprise !
C’est donc vrai qu’un amour qu’on croyait éternel,
Nous vivant, peut mourir ! et que le dieu se brise

Sans entraîner l’autel ?