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Elle a posé, c’est ennuyeux
Son doigt sur la carte du tendre,
Elle ne peut plus se méprendre
Et c’est gênant, quand on est vieux !

DURAND, parlé.

Permettez-moi, belle dame, de compléter votre pensée.

III

De la femme de quarante ans,
Il ne faut pas non plus médire,
Elle a vu pas mal de printemps,
Et sait ce que parler veux dire.
De l’art d’aimer, de rendre heureux
Elle a compris les exigences,
Elle observe, jusqu’aux nuances,
Et c’est bien doux, quand on est vieux !

En somme, tout cela est juste, c’est très-juste ; il y a bien du pour et du contre ; et si je trouvais un cœur… à la hauteur exacte du mien, je ne dis pas que je ne convolerais point.

MADAME PATACHA.

Le mariage a du bon !

DURAND.

Vous devez mieux le savoir qu’une autre, vous la veuve de ce pauvre Patacha, le meilleur herboriste du quartier, il a eu bien tort de se retirer.

MADAME PATACHA.

La vieille drogue n’allait plus.

DURAND.

Vieille drogue est peut-être un peu dur !

MADAME PATACHA.

Je ne parle pas de mon mari ! je dis : la vieille drogue