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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

la lumière… ce qui ne veut pas nécessairement dire, — nous l’avons montré, — translation par rapport à l’espace absolu.

L’expérience telle que nous venons de la concevoir ne serait pas facile à réaliser avec les ressources actuelles de nos laboratoires. Nous ne pouvons pas obtenir des vitesses aussi fantastiques, et, si nous les obtenions, l’observateur ne distinguerait pas grand’chose. Mais nous avons pris un exemple énorme et les résultats en auraient été énormes, puisqu’il ne s’agissait de rien moins que de renverser l’ordre des temps.

Supposons que nous employions des moyens plus modestes, les résultats seront plus modestes, mais ils devraient, d’après les anciennes théories, être encore appréciables pour nos instruments. Or l’expérience de Michelson, — qui serait en plus petit celle que nous venons de décrire, — montre que les différences attendues ne sont pas observées. Donc les prémisses que nous avons posées, à savoir qu’il peut exister des vitesses supérieures à celle de la lumière dans le vide, ne correspondent pas à la réalité. Donc cette vitesse est un mur, une limite qui ne peut être dépassée.

Voyons les conséquences. Il y a à la base de la mécanique classique, telle que l’ont fondée Galilée, Huyghens, Newton, telle qu’on l’enseigne partout, un principe