ou moins réduite. Cette base fixe du triangle dont les deux autres côtés, — la distance spatiale et la distance chronologique, — varient simultanément avec la vitesse de l’observateur, est donc une quantité indépendante de cette vitesse.
C’est cette quantité, qu’Einstein a appelée l’intervalle des événements. Cet « intervalle » des choses dans l’espace-temps à quatre dimensions est une sorte de conglomérat de l’espace et du temps, un amalgame de l’un et de l’autre dont les composants peuvent varier, mais qui, lui, reste invariable. Il est la résultante constante de deux vecteurs changeants. L’« intervalle » des événements, ainsi défini, nous fournit pour la première fois, selon la physique relativiste, une représentation impersonnelle de l’Univers.
Suivant la saisissante image de Minkowski, « l’espace et le temps ne sont que des fantômes. Seul existe dans la réalité une sorte d’union intime de ces deux entités. »
L’unique réalité saisissable à l’homme dans le monde extérieur, la seule donnée vraiment objective et impersonnelle qui nous soit accessible, c’est donc l’Intervalle einsteinien, tel qu’il vient d’être défini. L’Intervalle des événements est pour les relativistes la seule part sensible du réel. Hors de là, il y a peut-être quelque chose, mais rien que nous puissions connaître.
Étrange destinée de la pensée humaine ! Le principe de relativité, par les découvertes de la physique moderne, a étendu son aile vaporeuse bien plus loin qu’autrefois et jusqu’à des sommets qu’on croyait inaccessibles à