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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

dans le fond de la démonstration ; elles la rendent seulement plus commode.

Et maintenant voici la question. Quand le wagon-lit, que je suppose fait, d’ailleurs, d’un métal indéformable, passera à toute vitesse devant moi, aura-t-il pour moi exactement la même longueur apparente que lorsqu’il était au repos ? Autrement dit, à l’instant où je verrai son extrémité avant coïncider en passant avec le piquet bleu que j’ai fait planter, verrai-je son extrémité arrière coïncider en même temps avec le piquet rouge ? À cette question, Galilée, Newton et tous les tenants de la science classique auraient répondu oui. Et pourtant la réponse est non selon Einstein.

En voici la démonstration très simple et telle qu’elle dérive de la conception einsteinienne.

Je suis, rappelons-le, placé au bord de la voie, à égale distance des deux piquets. Lorsque l’extrémité antérieure du wagon coïncide avec le piquet bleu, elle envoie vers mon œil un certain rayon lumineux (que j’appelle pour simplifier rayon-avant) qui coïncide avec le rayon que m’envoie le piquet bleu. Ce rayon-avant atteint mon œil en même temps qu’un certain rayon venu de l’extrémité arrière du wagon (et que j’appelle pour simplifier rayon-arrière). Le rayon-arrière coïncide-t-il avec le rayon que m’envoie le piquet rouge ? Évidemment non : en effet le rayon-avant s’éloigne de l’extrémité avant du wagon avec la même vitesse que le rayon-arrière de l’extrémité arrière (comme le constaterait un voyageur qui, dans le wagon, ferait sur ces rayons