Page:Nordmann - Einstein et l’univers, 1921.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
EINSTEIN ET L’UNIVERS.

réelle ou non, mais inaccessible et qui, dans la montée cahotante des physiciens à travers les ornières de ces difficultés, joue seulement le rôle inefficace et gênant de la cinquième roue du carrosse électromagnétique.

Premier point donc : Einstein provisoirement commence par laisser l’éther à l’écart de ses raisonnements ; il ne nie, ni n’affirme sa réalité ; il l’ignore d’abord.

C’est ce que nous allons maintenant faire à son exemple. Nous ne parlerons plus, dans notre démonstration, du milieu qui propage la lumière. Nous ne considérerons celle-ci que par rapport aux êtres ou objets matériels qui l’envoient ou la reçoivent. Du coup notre marche va se trouver singulièrement allégée. Pour l’éther des physiciens, nous le reléguerons un moment au magasin des accessoires inutiles, à côté de l’éther suave, amorphe et vague… mais si précieux prosodiquement, des poètes.

Que montre en somme l’expérience de Michelson ? Qu’un rayon lumineux se propage à la surface de la terre de l’Ouest à l’Est exactement avec la même vitesse que de l’Est à l’Ouest. Imaginons au milieu d’une plaine deux canons identiques tirant, au même instant, par temps calme et sans vent, à la même vitesse initiale, deux projectiles semblables, l’un vers l’Ouest, l’autre vers l’Est. Il est clair que les deux projectiles mettront