des découvertes modernes, suffirait à assurer le respect à la doctrine relativiste.
D’un côté s’il y a Newton, devant qui se dresse maintenant un défenseur ardent et persuasif, armé d’un vif génie mathématique, Paul Painlevé, de l’autre il y a Einstein et près de lui Henri Poincaré. Déjà l’histoire de part et d’autre de la même barricade nous avait montré Aristote contre Épicure, Copernic contre les scholastiques.
Bataille éternelle d’idées qui est peut-être sans issue, si, comme le croyait Poincaré, le principe de relativité n’est au fond qu’une convention que l’expérience ne peut prendre en défaut parce que, appliquée à l’Univers entier, elle est invérifiable.
Ce qui prouve que la doctrine einsteinienne est forte et vraie, c’est qu’elle est féconde. Les êtres nouveaux dont elle a peuplé la science, et qui sont les découvertes amenées et prédites par elle, sont-ils des enfants légitimes ? Les newtoniens disent que non. Mais dans une science bien faite comme dans un état idéal, ce qui importe ce sont les enfants, ce n’est pas leur légitimité.
Du moins la vigoureuse contre-offensive de M. Paul Painlevé aura ramené dans leurs lignes les zélateurs trop pressés de l’évangile nouveau, qui déjà pensaient avoir pulvérisé, sans espoir de revanche, toute la science classique.
Chacun reste maintenant sur ses positions, et il n’est plus question de considérer comme un enfantillage barbare la conception newtonienne du monde.