Page:Nordmann - Einstein et l’univers, 1921.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
EINSTEIN ET L’UNIVERS.

Heureusement, et cela sauve tout, les corps éloignés n’ont qu’une action négligeable, semble-t-il, sur nos expériences, et c’est pourquoi nous pouvons répéter celles-ci.

Par exemple, si nous mettons aujourd’hui un gramme d’acide sulfurique fumant dans dix grammes de solution de soude au dixième, ces corps produiront dans le même temps, la même quantité du même sulfate de soude qu’ils eussent fait l’an passé, dans les mêmes conditions de température et de pression, et bien que dans l’intervalle le maréchal Foch ait débarqué aux États-Unis.

Cela fait que le principe de causalité (mêmes causes, mêmes effets) est toujours vérifié et ne pourra jamais être pris en défaut. Ce principe est donc une vérité d’expérience, mais en outre il s’impose à notre entendement avec une puissance irrésistible.

Il s’impose même aux animaux. Le proverbe « Chat échaudé craint même l’eau froide » le prouve… Il prouve aussi qu’on peut interpréter abusivement ce principe… En tout cas, non seulement la science, mais la vie tout entière des hommes et des bêtes sont fondées sur lui.

La conséquence de ce principe, c’est que si les conditions initiales d’un mouvement présentent une symétrie, celle-ci se retrouvera dans le mouvement. M. Paul Painlevé vient d’y insister avec force au cours de la discussion récente du Relativisme à l’Académie des Sciences. De cette remarque découle notamment le