n’avons aucun moyen d’y distinguer le réel du possible, en ce qui concerne l’espace et le temps. Les newtoniens au contraire affirment que l’espace réel, le temps réel se manifestent à nous par des signes particuliers. Nous analyserons plus loin ces signes.
En somme les relativistes purs ont cherché à échapper à la nécessité de supposer une réalité inaccessible.
C’est un point de vue à la fois beaucoup plus modeste et beaucoup plus outrecuidant que celui des newtoniens, des « absolutistes ».
Plus modeste, parce que selon l’einsteinien nous ne pouvons pas connaître certaines choses que l’absolutiste pense au contraire pouvoir approcher : le temps et l’espace réels. Plus outrecuidant, parce que le relativiste affirme qu’il n’y a pas de réalité autre que celle qui est accessible à l’observation. Pour lui inconnaissable et inexistant sont presque synonymes. C’est pourquoi Henri Poincaré qui fut, avant Einstein, le plus profond des relativistes répétait sans cesse que les questions concernant l’espace et le temps absolus n’ont « aucun sens ».
En définitive les einsteiniens ont fait leur devise du mot d’Auguste Comte : Tout est relatif et cela seul est absolu.
En face, Newton dont Henri Poincaré se refusait énergiquement à admettre les prémisses spatio-temporelles, et avec lui la science classique, ont une attitude que Newton a admirablement définie lui-même lorsqu’il écrivait : « Je ne suis qu’un enfant qui joue sur le rivage, m’amusant à trouver de temps en temps un caillou