puissante synthèse théorique d’Einstein et les surprenantes vérifications à quoi elle a conduit, pour avoir le droit de faire maintenant nos réserves. On peut mettre en doute même les dénégations des douteurs, car elles aussi, en fin de compte sont des affirmations.
Nous croyons qu’en face de l’attitude philosophique des einsteiniens, en face de ce que j’appellerais volontiers leur relativisme absolu, il est permis de s’insurger un peu et de dire ceci :
Oui, tout est possible, ou du moins beaucoup de choses sont possibles mais toutes ne sont pas. Oui, si je pénètre dans un appartement inconnu, la pendule du salon peut être ronde, carrée ou octogone. Mais lorsque franchissant la porte j’ai vu que cette pendule est carrée, j’ai le droit de dire : elle est carrée ; elle a le privilège d’être carrée, c’est un fait qu’elle n’est ni ronde, ni octogone.
De même dans la nature. Le continu physique qui, comme un vase, épouse les phénomènes de l’Univers, pourrait avoir par rapport à moi — et tant que je ne l’ai pas observé — des mouvements ou des formes quelconques. Mais en fait, il est ce qu’il est, et il ne peut être en même temps des choses différentes. L’horloge du salon ne peut être à la fois toute en or et toute en argent.
On peut donc concevoir, parmi les possibilités que nous imaginons dans le monde extérieur, une possibilité privilégiée : celle qui est effectivement réalisée, celle qui existe.
Le relativisme total des einsteiniens revient à affirmer l’Univers tellement extérieur à nous que nous