scientifiques sont les mieux fondées, les plus certaines, les moins douteuses des vérités que nous puissions connaître touchant le monde extérieur. Si la science ne peut nous dévoiler tout à fait la nature des choses, il n’est rien qui puisse nous la faire connaître autant qu’elle. Les vérités du sentiment, de la foi, de l’intuition sont irréductibles à celles de la science tant qu’elles restent des vérités du monde intérieur ; elles sont sur un autre plan.
Mais si elles prétendaient se montrer adéquates au monde extérieur — ce qui serait leur seule cause de faiblesse — elles se subordonnent dès cet instant à la réalité sensible, à la recherche scientifique de la vérité.
C’est donc un non-sens de vouloir opposer la prétendue « faillite de la science » à la certitude que d’autres disciplines nous apportent touchant le monde extérieur. La faillite de l’une entraîne celle des autres. Tant qu’il ne s’agit plus de l’oasis intime où fleurissent les sereines réalités du sentiment, mais du désert aride et mal exploré du monde extérieur, les données scientifiques sont la base de toutes les autres. Ébranler celles-là, c’est ébranler celles-ci. Un coup de bélier dans un rez-de-chaussée, s’il le fait écrouler, démolit sûrement aussi les étages supérieurs.
Au vrai, il semble que rien ne manifeste ici-bas la présence mystique du divin autant que cette harmonie éternelle et inflexible qui lie les phénomènes et qu’expriment les lois scientifiques. La science qui nous montre le vaste univers ordonné, cohérent, harmonieux,