Certains ont nié a priori que le nombre des étoiles pût être infini. Le nombre des étoiles, disaient-ils, pourrait être augmenté ; il n’est donc pas infini puisqu’on ne peut rien ajouter à l’infini. Ce raisonnement est spécieux, mais faux, bien que Voltaire s’y soit laissé prendre. Point n’est besoin d’être grand clerc ès mathématiques pour savoir qu’on peut toujours ajouter à un nombre infini et qu’il existe des quantités infinies qui sont elles-mêmes infiniment petites par rapport à d’autres.
Venons-en donc aux faits.
Si l’Univers des étoiles est sans fin, il n’y a pas une seule ligne visuelle menée de la Terre vers le ciel qui ne doive rencontrer un de ces astres. L’astronome Olbers a remarqué que le ciel nocturne serait alors tout entier d’un éclat comparable à celui du Soleil. Or l’éclat total de toutes les étoiles réunies n’est guère que 3 000 fois celui d’une étoile de première grandeur, c’est-à-dire trente millions de fois plus petit que celui du Soleil.
Mais cela ne prouve rien, car le raisonnement d’Olbers est faux pour deux raisons. D’une part, il y a nécessairement dans le ciel beaucoup d’étoiles éteintes ou obscures. Nous en connaissons qui sont fort bien étudiées et même pesées, et qui manifestent leur existence en venant périodiquement éclipser les étoiles voisines autour desquelles elles tournent. D’autre part, on a découvert depuis peu que l’espace céleste est occupé sur de larges étendues par des masses gazeuses obscures et des nuages de poussière cosmique qui absorbent la lumière des astres situés au delà. On voit bien que l’existence d’un