d’un autre train faisant 50 kilomètres à l’heure, quelque chose d’« invariant » dans les phénomènes, tandis que cet « invariant » cesserait d’être tel pour les voyageurs d’un troisième train qui passe graduellement de la vitesse du premier train à celle du second. Admettre le contraire serait donner une situation privilégiée, dans l’Univers, aux deux premiers ou à leurs pareils. Or s’il est un domaine qui a eu réellement sa nuit du 4 août, un domaine où les privilèges injustifiés ont été supprimés par la physique nouvelle, c’est bien la contemplation du monde extérieur.
Ce privilège des observateurs en mouvement uniforme serait d’autant moins justifié que, si on va au fond des choses, il est bien difficile de définir exactement un mouvement uniforme.
Dire qu’un train a une vitesse uniforme de 100 kilomètres à l’heure, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que ce train possède cette vitesse par rapport à la voie, par rapport au sol. Mais par rapport à un observateur en ballon, ou qui passe dans un autre train, cette vitesse n’a plus la même valeur et elle peut cesser d’être une vitesse uniforme. Nous ne connaissons que des mouvements relatifs, et pour mieux dire des mouvements relatifs à tel ou tel objet matériel. Selon le choix de cet objet, de ce repère, une même vitesse pourra être uniforme ou accélérée. Finalement on voit qu’il faudrait revenir à l’hypothèse de l’espace absolu de Newton, pour pouvoir dire si une vitesse donnée est réellement uniforme ou accélérée.