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INTRODUCTION.

fois le Sieyès, le Mirabeau et le Danton de la Révolution nouvelle. Mais celle-ci déjà connaît des Marat fanatiques et qui prétendent dire à la Science : « Tu n’iras pas plus loin. »

C’est pourquoi une opposition se dessine contre les prétentions d’apôtres trop zélés du nouvel évangile scientifique. À l’Académie des Sciences, M. Paul Painlevé, avec la force d’un génie mathématique rigoureux, vient de se dresser entre Newton qu’on croyait écrasé et Einstein.

J’examinerai dans mes conclusions la pénétrante critique du géomètre français. Elle m’aidera à situer exactement, dans l’évolution de nos idées, la splendide synthèse einsteinienne que je veux d’abord exposer avec tout l’amour qu’il faut vouer aux choses pour les bien comprendre.

Avec Einstein la Science n’a point achevé sa tâche. Il laisse encore plus d’un « gouffre interdit à nos sondes » et où demain quelque autre esprit supérieur projettera sa clarté.

Ce qui fait l’adorable et hautaine grandeur de la Science, c’est qu’elle est un perpétuel devenir. Dans la sombre forêt du Mystère, la Science est comme une clairière ; l’homme élargit sans cesse le cercle qui la borde ; mais en même temps et par cela même, il se trouve en contact sur un plus grand nombre de points à la fois avec les ténèbres de l’Inconnu. Dans cette forêt