de la loi célèbre de Newton une forme plus exacte et que l’expérience, juge sans appel, a reconnue la seule correcte.
Comment il y est parvenu, par quelle chaîne subtile et forte de raisonnements et de calculs fondés sur les faits, c’est ce que je vais m’efforcer maintenant d’exposer, en tâchant, une fois encore, d’éviter avec soin au passage les réseaux de fils barbelés de la terminologie mathématique.
Pourquoi Newton a-t-il cru — et toute la science classique après lui — que la gravitation, la chute des corps, ne rentre pas dans la mécanique dont il a formulé les lois ? Pourquoi en un mot a-t-il considéré la gravitation comme une force, ou — pour employer un terme plus vague mais plus général — comme une action qui fait que les corps pesants ne se déplacent pas librement dans l’espace vide ?
C’est à cause du principe d’inertie. Ce principe, base de toute la mécanique newtonienne, peut s’exprimer ainsi : un corps sur lequel n’agit aucune force conserve une vitesse et une direction invariables.
Pourquoi adjoint-on aux machines à vapeur ces roues massives qu’on appelle des « volants » et qui tournent à vide ? Parce que le principe d’inertie est sûrement à peu près vrai. Lorsque la machine subit un à-coup, un arrêt brusque et bref, une accélération imprévue, le volant est là pour remettre les choses en état. Entraîné par sa vitesse acquise et entraînant à son tour la machine il tend à conserver cette vitesse et empêche et corrige aussi bien les ralentissements acci-