sentirons mieux désormais qu’il est grandiose, cohérent, réglé par une harmonie inflexible. Un peu de l’ineffable nous deviendra plus clair.
Les hommes traversent l’Univers, pareils à ces poussières qui, dans l’or fin du rayon de soleil filtrant par une persienne, dansent un instant puis retombent aux ténèbres. Est-il une manière plus belle et plus noble de remplir la vie que de se gorger les yeux, la tête et le cœur de l’immortel et pourtant si fugitif rayon ? Regarder, chercher à comprendre le magnifique et surprenant spectacle de l’Univers, quelle plus haute volupté ?
Dans la réalité il y a plus de merveilleux, de romanesque que dans toutes nos pauvres rêveries. Dans la soif de savoir, dans l’élan mystique qui nous jette au cœur profond de l’Inconnu, il y a plus de passion et de douceur que dans toutes les fadaises dont s’alimentent tant de littératures. C’est pourquoi j’ai peut-être tort, après tout, de dire que ce livre n’est pas un roman.
Je tâcherai d’y faire comprendre, avec exactitude et pourtant sans l’appareil ésotérique des techniciens, la révolution apportée par Einstein. Je tâcherai aussi d’en marquer les limites et de préciser ce que, au total, nous pouvons réellement connaître aujourd’hui du monde extérieur vu à travers l’écran translucide de la Science.
Il n’est point de Révolution que bientôt ne suive une réaction, suivant ce rythme sinusoïdal qui semble la démarche éternelle de l’esprit humain. Einstein est à la