On peut calculer que la lumière reçue du Soleil sur la Terre en l’espace d’une année pèse un peu plus de 58 000 tonnes. C’est peu si l’on songe au poids formidable de charbon qu’il faudrait pour entretenir sur ce globule terraqué la température assez douce, en somme, qu’y maintient le Soleil,… au cas où celui-ci s’éteindrait brusquement.
La différence provient de ceci : quand nous nous chauffons avec un certain poids de charbon, nous n’utilisons qu’une faible partie de son énergie disponible, son énergie chimique. Toute son énergie intra-atomique nous reste inaccessible. C’est fâcheux, sans quoi il suffirait de quelques grammes de charbon pour chauffer, l’année durant, toutes les villes et toutes les usines de France. Que de problèmes en seraient simplifiés ! Quand l’humanité sera sortie de l’ignorance et de la maladresse barbare où elle croupit, c’est-à-dire dans quelques centaines de siècles, nous verrons cela. Oui, nous verrons cela. Ce sera un beau spectacle en vérité, et dont on a le droit de se réjouir par avance.
En attendant, le Soleil, comme tous les astres, comme tous les corps incandescents, perd peu à peu de son poids à mesure qu’il rayonne. Mais avec une telle lenteur que nous n’avons pas à craindre de le voir, de si tôt, s’évanouir à nos yeux, pareil à ces êtres de choix qui meurent de s’être trop donnés.