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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

et sans d’ailleurs qu’un autre observateur lié à l’objet puisse jamais constater la différence.

Ainsi, une règle qui se meut à une vitesse d’environ 260 000 kilomètres par seconde aura non seulement sa longueur diminuée de moitié, mais en même temps sa masse doublée. Sa densité, qui est le rapport de sa masse à son volume, sera donc quadruplée.

Les notions physiques qu’on croyait les mieux établies, les plus constantes, les plus inébranlables deviennent, déracinées par l’ouragan de la mécanique nouvelle, des choses flottantes, molles, plastiques et que modèle la vitesse.

D’autres vérifications de la formule nouvelle, et tout à fait indépendantes de celle que nous venons d’exposer, ont été fournies récemment par les physiciens.

L’une des plus étonnantes est apportée par la spectroscopie.

On sait, que lorsqu’on fait passer un rayon de lumière solaire, provenant d’une fente fine, à travers l’arête d’un prisme de verre, ce rayon s’étale à la sortie du prisme, comme un magnifique éventail dont les lames successives sont constituées par les couleurs de l’arc-en-ciel. Dans cet éventail coloré une observation attentive fait reconnaître de fines discontinuités, des lacunes