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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

d’impuissance. Elle est juste pourtant. La masse n’est qu’un « coefficient », qu’une création conventionnelle de notre infirmité !

Pourtant quelque chose nous restait où nous pensions pouvoir accrocher, sinon notre besoin de certitude, — il y a longtemps que les savants dignes de ce nom ont renoncé à la certitude ! — du moins notre besoin de netteté dans la déduction, dans le classement des phénomènes. On croyait constante la masse, on croyait constant le coefficient si commode et si bien défini.

Ici encore, il faut déchanter, hélas ! — ou plutôt tant mieux, puisque rien n’égale, après tout, le savoureux plaisir de la nouveauté.

L’ancienne mécanique nous enseignait que la masse est constante pour un même corps, indépendante par conséquent de la vitesse que ce corps a déjà acquise. D’où il suivait, comme nous l’expliquions plus haut, que, si une force continue à agir, la vitesse acquise au bout d’une seconde sera doublée au bout de deux secondes, triplée au bout de trois et ainsi de suite jusqu’au delà de toute limite.

Mais nous venons de voir que la vitesse augmente moins pendant la deuxième seconde que pendant la première et ainsi de suite, toujours de moins en moins jusqu’à ce que, la vitesse de la lumière étant atteinte, celle du mobile ne puisse plus augmenter, quelle que soit la force agissante.

Qu’est-ce à dire ? Si la vitesse du corps s’accroît moins pendant la deuxième seconde, c’est qu’il oppose