Comment une décomposition de matières se transforme en aperceptions, comment un fait chimique devient conscience, c’est ce que personne ne sait ; mais ce qui est hors de doute, c’est qu’à la décomposition de matières, dans les cellules cérébrales excitées, sont liées des aperceptions conscientes [1].
Aux propriétés fondamentales de la cellule nerveuse appartient encore, à côté de la faculté de répondre à une excitation par une action chimique, une autre faculté : celle de conserver l’image de la quantité et de la qualité de cette excitation. Pour exprimer la chose en termes populaires, nous dirons que la cellule est capable de se rappeler ses impressions. Si maintenant une excitation nouvelle, quoique faible, la frappe, elle éveille en elle l’image d’excitations semblables qui l’ont frappée précédemment, et cette image rappelée renforce la nouvelle excitation et la rend plus nette, plus compréhensible à la conscience. Si la cellule n’avait pas de mémoire, la conscience serait éternellement impuissante à interpréter ses impressions et ne parviendrait jamais à une représentation du monde extérieur. Les excitations immédiates individuelles pourraient, il est vrai, être perçues, mais elles resteraient sans cohésion et dépourvues
- ↑ L’hypothèse que la décomposition des combinaisons organiques dans les cellules cérébrales est liée à la conscience, que la synthèse de ces combinaisons l’est au repos, au sommeil et à l’être inconscient, émane de A. Herzen. Tout ce que nous savons de la nature chimique des excrétions pendant le sommeil et la veille, confirme la justesse de cette hypothèse.
simple que le voit Ferrier. Une partie de l’énergie que l’excitation périphérique rend libre dans la cellule du cerveau antérieur se transforme assurément en impulsions motrices, quand même l’excitation directe de cette partie de l’encéphale n’amène pas de contractions musculaires. Mais ce n’est pas ici le lieu de défendre ce point contre Ferrier.