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que le mieux sera que vous ne veniez pas à mes noces. Le bruit et la triballe des gens de noces vous rompraient tout le testament. Vous aimez repos, silence et solitude. Vous n’y viendrez pas, je crois. Et puis vous dansez assez mal, et seriez honteux en menant la première danse. Je vous enverrai du rillé en votre chambre…

— Mon ami, dit Hippothadée, prenez bien mes paroles, je vous en prie. Quand je vous dis s’il plaît à Dieu, vous fais-je tort ? Est-ce mal parlé ? Est-ce une condition blasphématoire ou scandaleuse ? N’est-ce pas honorer le Seigneur, créateur, protecteur, conservateur ? N’est-ce pas le reconnaître unique dispensateur de tout bien ? N’est-ce pas nous déclarer tous dépendants de sa bénignité ; rien sans lui n’être, rien ne valoir, rien ne pouvoir, si sa sainte grâce n’est sur nous infuse ? N’est-ce pas mettre exception canonique à toutes nos entreprises et remettre tout ce que nous proposons à sa sainte volonté ? N’est-ce pas véritablement sanctifier son bienheureux nom ? Mon ami, vous ne serez point cocu si Dieu