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vos propositions tant de si et de mais, que je n’y saurais rien fonder, ni rien résoudre. N’êtes-vous assuré de votre vouloir ? Le point principal y gît ; tout le reste est fortuit. Nous voyons tant de gens heureux en cette rencontre, qu’en leur mariage semble reluire quelque idée et représentation des joies du paradis ; d’autres y sont si malheureux que les diables qui tentent les ermites dans les déserts de la Thébaïde ne le sont davantage. Il convient d’en affronter les hasards les yeux bandés, baissant la tête, baisant la terre, et se recommandant à Dieu, puisqu’une fois on s’y veut mettre. Autre assurance ne vous en saurais-je donner.

Avec tout cela le problème du mariage de Panurge est loin d’être résolu ; on consulte les sorts homériques et virgiliens ; on consulte les songes ; on va interroger la Sibylle de Panzoust ; on prend conseil d’un muet et d’un fou ; on va trouver à ses derniers moments le vieux poète Raminagrobis ; on consulte le magicien Her Trippa. Frère Jean ne trouve rien de mieux, en cette perplexité,